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Le stade

Vue axonométrique du stade

dans son dernier état (romain).

P. Aupert et O. Callot

On ignore ou se trouvaient les premières installations destinées aux compétitions sportives liées aux Pythia, jeux panhelléniques créés au VIe s. av. J-C., inspirés de ceux d'Olympie.

Les épreuves incluant des chevaux avaient lieu dans un hippodrome, qui n'a pas été retrouvé, mais dont on a proposé un emplacement dans la plaine d'oliviers en contrebas du site.

Il semble que la réalisation du premier stade à son emplacement actuel, sous la falaise des Phédriades, date du IVe siècle.

L'état actuel, en pierre du Parnasse, résulte d'un don d'un richissime mécène athénien, Hérode Atticus (milieu du IIe s. ap. J.-C.), le même qui offrit le stade panathénaïque d’Athènes. Pausanias évoque une construction en marbre, mais sur ce point il se trompe. Malgré sa richesse, Hérode Atticus n'aurait sans doute pas pu réaliser ce stade en marbre, vu la distance entre les carrières et Delphes. Pour cette raison, le marbre a toujours été utilisé en quantité limitée à Delphes.

Le stade, d'une capacité de 6500 spectateurs, est particulièrement bien conservé, malgré la menace que font peser les chutes régulières de rochers.

Seule la partie des gradins située au sud

et retenue par un grand mur polygonal,

a souffert et de nombreux blocs

de gradins gisent sur la pente,

sous le stade.

Avant même les fouilles,  une partie des vestiges

du stade étaient visibles. En réalisant cette vue en 1843, l'architecte lyonnais Antoine-Marie Chenavard pensait représenter l'hippodrome, qui se trouvait en réalité dans la plaine située en contrebas de Delphes.

Sur cette belle photo prise juste après les fouilles, on peut voir au premier plan les vestiges d'un monument triomphal, et le stade se terminant au fond par un demi-cercle (sphendoné) garni également de gradins.

L'environnement est encore rude, les arbres ayant été planté en 1937.

Vue ancienne du stade, vers l'Ouest

La proédrie, tribune d'honneur des officiels, située vers le milieu de la piste, décalée vers l'Ouest (ligne d'arrivée).

La piste faisait un stade de longueur, c'est-a-dire six cents pieds. Avec un pied romain de 29,6 cm, cela correspond à 177 m environ.

Les épreuves consistaient à parcourir cette distance* nu, et dans certains cas - la course d'hoplites - en portant des armes.

* mais aussi la distance double, diaulos, ce qui explique la présence d'une ligne de départ à chaque extrémité, qui permet de terminer la course toujours du même côté.

L'arc monumental Est

Ce grand monument qui fermait le stade à l'Est présentait trois arcs entre lesquels des niches étaient prévues pour abriter des statues qui n'ont pas été retrouvées.

Le monument, dont de nombreux blocs sont conservés, pourrait faire l'objet d'une reconstruction.

Élévation restituée de l'arc triomphal Est.

P. Aupert et O. Callot

Le mur de soutènement Sud et l'inscription de la Loi sacrée

Gravée sur le mur de soutènement qui retenait les gradins du côté sud stade se trouve une inscription dite "Loi sacrée du stade", gravée en lettres archaïques.

La présence d'une inscription aussi ancienne sur un mur censé être beaucoup plus récent pose problème aux archéologues.

Cette loi interdit de transporter hors du stade le vin destiné aux libations pour les sacrifices effectués dans le stade.

Renaissance du stade : les Fêtes pythiques de 1927 et 1930

En 1927 et 1930, durant les Fêtes pythiques organisées par le poète Angelos Sikélianos (1884-1951) et son épouse Eva Palmer, le stade servit à nouveau pour des épreuves gymniques. La célèbre photographe Nelly (aka Elli Sougioultzóglou-Seraidari) couvrit l'événement.

Aliki Diplakarou (Miss Europe 1930) personnifiant Athéna au deuxième festival de Delphes, mai 1930.

Des inscriptions nous apprennent qu'à l'époque romaine impériale, des épreuves étaient réservées aux athlètes femmes.

Ci-dessous les deux lignes de départ Ouest et Est, avec les rainures pour les pieds et les encastrements pour les poteaux délimitant les couloirs et permettant également aux coureurs d'effectuer un demi-tour abrupt à mi-chemin de la course double.

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