Apollon, à peine né sur l'îlot de Délos, part sur les routes pour trouver un lieu ou fonder son culte.
Après avoir été berné par la muse Telphousa qui cherche à l'écarter de son sanctuaire en Béotie, il prend le chemin du Parnasse pour y batir un temple. Il commence par tuer le monstre femelle qui gardait l'endroit. Le monstre pourrit, donnant son nom au lieu : Pythô.
Il détourne un groupe de navigateurs crétois pour qu'ils instaurent son culte en cet endroit.
L'Hymne homérique à Apollon : récit détaillé du voyage du dieu de Délos, son lieu de naissance, jusqu’à Delphes ...
Plusieurs variantes, contradictoires, coexistent sur la façon dont Apollon s'empara de l'oracle.
Certaines en donnent une version violente, d'autres laissent entendre que Thémis, à qui Gâ avait confié l'oracle, transmit paisiblement la propriété à Apollon.
Ces mythes sont à l'image du dieu, qui a une réputation a priori pacifique (civilisateur, constructeur, protecteur des troupeaux, musicien, etc.), mais dont une face mois connue est violente, sanguinaire ("l'Apollon au couteau"), et fut pour cette raison le dieu consulté par les meurtriers.
(écouter Marcel Détienne : Apollon, le bel assassin de Delphes)
En tout état de cause, Apollon a délogé une déesse qui régnait auparavant sur l'oracle. Gâ, Athéna, Déméter, Artémis étaient toujours vénérées à Delphes, mais, à part Gâ, ces déesses furent mises à distance de l'Apollonion, autour du temple, réservé au dieu principal.
DELPHES
nombril du monde grec
DELPHI
navel of the Greek World
Archéologues et architectes à Delphes (1892-2010)
Archaeologists and architects at Delphi (1892-2010)
L'équipe de la "Grande fouille", et des visiteurs, réunis autour de Théophile Homolle, directeur de l’École française d’Athènes (1893).
Autour de Th. Homolle, en commençant par l'homme à la cane :
Emmanuel Pontremoli et Louis Sortais (deux architectes Prix de Rome, mais qui ne participèrent pas à la fouille de Delphes)
Henri Convert, ingénieur chargé de la logistique des fouilles
l'architecte Henri Eustache
Émile Bourguet (archéologue spécialiste des inscriptions)
Gabriel Millet, membre de l’École.
The "Great Excavation" team and visitors, gathered around Théophile Homolle, Director of the École française d'Athènes (1893)
Around Théophile Homolle, starting with the man with the cane:
Emmanuel Pontremoli and Louis Sortais, architects who won the Prix de Rome but did not take part in the excavation
Henri Convert, the engineer responsible for the logistics of the excavation, the architect Henri Eustache,
Émile Bourguet, an archaeologist specializing in inscriptions
Gabriel Millet, member of the École française de l'Athènes.
Pierre Jouguet, Paul Perdrizet et Théophile Homolle
devant le monument de Gélon de Syracuse
Fouilleurs au pied de l'autel.
On reconnait le torse du Thessalien Agias au milieu de la photo.
Après la fouille, les épigraphistes au travail ...
Avant d’être éditées et commentées, les milliers d'inscriptions exhumées par la fouille devaient être lues, recopiées, vérifiées, parfois dans des conditions difficiles. Cet aspect de la recherche était le fait de spécialistes (épigraphistes) qui ont souvent consacré toutes leur vie à ce travail de patience. Par la suite, le rapprochement des fragments inscrits pour reconstituer les textes a occupé des générations de chercheurs ...
Archéologue recopiant des inscriptions gravées sur le "mur polygonal"
Gaston Colin (1870-1970), épigraphiste
sur le mur en face du trésor des Athéniens. 1910 ca.
Alexandre Kondoléon, 1859-1943
Premier directeur du site et du musée
Si l'essentiel des recherches étaient menées par les Français, et quelques étrangers, les autorités grecques veillaient très jalousement à la bonne gestion du site.
Alexandre Kontoléon, lui-même delphien, connaissait le site comme sa poche et travaillait pour le bien des antiquités, nouveau joyau du patrimoine historique grec, plus que pour lui-même.
Archéologues et architectes associés pour l'étude des bâtiments
Si dans les premiers temps, la collaboration entre ces deux types de spécialistes ne fut pas évidente (J. Charbonneaux, ici à gauche, publia la tholos sans rencontrer l'architecte K. Gottlob qui en avait fait les relevés !), cette situation évolua et les archéologues français s’habituèrent a travailler avec des architectes, mais étrangers de préférence !
Jean Charbonneaux, archéologue
mesurant un tambour de colonne de la tholos
devant le trésor des Athéniens
Jean Audiat, archéologue, et Van't Hoff, architecte
devant le trésor des Athéniens, sur lequel ils ont travaillé ensemble.
Fernand Courby (1878-1932)
Sa publication des temples et des monuments associés à la terrasse du temple reste un des jalons de la recherche à Delphes.
Formé lui-même à l'architecture, spécialiste de Delphes autant que de Délos, il fonde à Lyon un institut de recherche toujours très actif.
1920
Henri Lacoste, vers 1920.
Architecte belge, auteur des relevés du temple, collaborateur de F. Courby. Il effectue une première mission à Delphes avant la guerre de 14, puis, après s'être brillamment distingué au front, il retourne en Grèce pour achever la publication du temple d'Apollon, sous la direction de Fernand Courby (1927)
Autres grandes figures de la recherche à Delphes
Paul Perdrizet (1870-1938), archéologue
Représenté ici au pied du Sphinx des Naxiens.
Victor Prouvé, 1906.
Hans Pomtow (1859-1925)
Savant allemand, travailleur infatigable, conduisit des recherches avant l'attribution des fouilles aux Français.
Collaborateur, dans un premier temps, puis rival, des archéologues français, il publia énormément en marge des travaux officiels de l’École française d’Athènes.
Pierre de la Coste-Messelière (1894-1975)
Spécialiste de l'art archaïque, figure proéminente de la recherche entre les deux guerres.
Architectes ayant travaillé à Delphes
source : Marie-Christine Hellmann
Les architectes ayant travaillé a l’École française d’Athènes
Joseph Replat (?-1933), ici à Délos.
Replat était un des meilleurs connaisseurs des monuments de Delphes, mais il est surtout connu pour la reconstruction du trésor des Athéniens (1903-1906).
Adrien Martinaud (1886-1914)
vers 1910.
Dessinateur exceptionnel, dont le travail énorme effectué en collaboration avec Emile Bourguet fut malheureusement brutalement interrompu par sa mort sur le front en décembre 1914.
Cliché A. Martinaud fils.
Henri Ducoux (1903-1990) en 1938 à Marmaria
Architecte à demeure de l’École d’Athènes pendant les années 30, il travailla sur beaucoup de sites. À Delphes, il est surtout connu comme restaurateur du temple et de la tholos.
Il a également construit la nouvelle maison de l'École française sur le site de Delphes en 1937.
Après la seconde guerre mondiale et période récente
Devant une "reconstruction" du mur du temple (aujourd'hui démontée), J. Bousquet (au milieu) et P. Amandry (à droite). Cliché EFA.
Sur le balcon de la maison de fouilles, Georges Roux (pieds en avant) et Jean Marcadé (assis à droite). Cliché EFA.
Erik Hansen (1927-2016), architecte danois
A travaillé essentiellement sur le trésor des Siphniens et le temple d’Apollon
Pierre Amandry (1912-2006)
ancien directeur de l’École française d’Athènes
Découvreur des fosses des "ors et ivoires" en 1939
Spécialiste de l'architecture classique de Delphes
photo Henri-Paul Coulon