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Synedrion
(siège du Conseil amphictionique)
SD 43

Longtemps interprété comme un second temple d'Athéna construit au IVe siècle (parce qu'on lisait la description de Pausanias dans le sens inverse), cet édifice exceptionnel est construit avec la pierre la plus dure et difficile, un calcaire extrait des carrières de Saint-Elie, utilisées seulement au IVe siècle.

Il a donc été publié sous l'appellation de "temple en calcaire", pour le différencier des autres bâtiments, construits en marbre ou en tuf.

Son plan, qui paraissait étrange avec sa triple baie et les colonnes limitées à un vestibule, rappelle celui d'autres édifices de réunion construits à la même époque (Hieron de Samothrace).

Mais, surtout, les demi-colonnes appuyées sur des pilastres de la façade intérieure sont une caractéristique de l'architecture macédonienne telle qu'on peut la voir dans les palais d'Aigai ou Pella. La connexion entre l'investiture de Philippe II dans l'amphictionie en 356 et l'architecture de l'édifice prend ainsi son sens.

Grâce à une nouvelle restitution de la colonnade du temple principal, on constate que la façade du synedrion est une réplique, à échelle réduite, de la façade du nouveau temple oraculaire dont le chantier, après avoir connu des vicissitudes, s'achève vers 330, et qui était sous la responsabilité des membres du conseil amphictionique.

Une datation dans les années qui suivent cette entrée fracassante de la Macédoine dans l'histoire grecque permet enfin d'établir un témoin, avec la rotonde de marbre voisine, de ce tournant historique, qui ne durera pas très longtemps puisque les Macédoniens, contre lesquels les Grecs du continent se révoltent à la mort d'Alexandre, verront leur pouvoir perdurer essentiellement en Orient.

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