Apollon, à peine né sur l'îlot de Délos, part sur les routes pour trouver un lieu ou fonder son culte.
Après avoir été berné par la muse Telphousa qui cherche à l'écarter de son sanctuaire en Béotie, il prend le chemin du Parnasse pour y batir un temple. Il commence par tuer le monstre femelle qui gardait l'endroit. Le monstre pourrit, donnant son nom au lieu : Pythô.
Il détourne un groupe de navigateurs crétois pour qu'ils instaurent son culte en cet endroit.
L'Hymne homérique à Apollon : récit détaillé du voyage du dieu de Délos, son lieu de naissance, jusqu’à Delphes ...
Plusieurs variantes, contradictoires, coexistent sur la façon dont Apollon s'empara de l'oracle.
Certaines en donnent une version violente, d'autres laissent entendre que Thémis, à qui Gâ avait confié l'oracle, transmit paisiblement la propriété à Apollon.
Ces mythes sont à l'image du dieu, qui a une réputation a priori pacifique (civilisateur, constructeur, protecteur des troupeaux, musicien, etc.), mais dont une face mois connue est violente, sanguinaire ("l'Apollon au couteau"), et fut pour cette raison le dieu consulté par les meurtriers.
(écouter Marcel Détienne : Apollon, le bel assassin de Delphes)
En tout état de cause, Apollon a délogé une déesse qui régnait auparavant sur l'oracle. Gâ, Athéna, Déméter, Artémis étaient toujours vénérées à Delphes, mais, à part Gâ, ces déesses furent mises à distance de l'Apollonion, autour du temple, réservé au dieu principal.
DELPHES
nombril du monde grec
DELPHI
navel of the Greek World
Le théâtre
SD 538
Un théâtre existait probablement à une époque ancienne, mais celui que nous voyons aujourd'hui à Delphes n'a été construit, grâce à la générosité du roi Eumène II de Pergame, qu'au IIe siècle avant J.-C.
En effet, à l'époque classique, on se contentait d'un aménagement naturel pour les spectateurs et d'installations provisoires en bois pour les acteurs.
Il n'est même pas sûr qu'il y ait eu à Delphes un bâtiment de scène en pierre, comme on en voit sur la maquette ci-dessous; en tout cas aucune trace ni aucun bloc d'un tel édifice n'a été retrouvé.
La capacité d'accueil des gradins tourne autour de 5.000 spectateurs. Un passage horizontal traversant la cavea permettait un accès depuis l'extérieur à l'Ouest, et mettait le théâtre en communication avec la région Nord du sanctuaire à l'opposé.
Etat actuel du théâtre : les mur de parodos et détail de leur jonction avec une base encadrant l'orchestra.
Le travail, qui requérait des travaux considérables, est resté inachevé, mais les murs sont couverts d'inscriptions.
Coupe Nord-Sud sur l'axe du théâtre.
Malgré les contraintes dues au site, les bâtisseurs ont réussi à aménager un espace avec une visibilité et une acoustique optimales.
Plan du théâtre.
Le plan est grosso modo régulier mais il s'adapte sur son pourtour à une topographie complexe et des aménagements préexistants.
Du bâtiment de scène subsistent des éléments de la plateforme où évoluaient les acteurs (l'espace central - orchestra - était réservé au chœur.
Le reste était peut-être une construction légère et démontable (le bâtiment pouvait servir a des réunions civiles en dehors des représentations théâtrales)
Une frise représentant les exploits d’Héraclès a probablement servi de décor à cette plateforme.