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Portique des Athéniens (SD 313) et Agora

Photo ancienne du portique des Athéniens (vers 510-505 av. J.-C.)

Construit au pied du nouveau mur de soutènement du temple, financé par la famille athénienne - momentanément bannie - des Alcméonides, ce portique était destiné à exposer, comme nous l'apprend la dédicace gravée sur le stylobate, "les armes prises à l’ennemi".

Le portique était une construction légère : colonnes en marbre portant un entablement en bois et toiture légère. Une grande base portait des piliers sur lesquels étaient accrochées les armes prises au différents ennemis.

On distingue, sur le plan du portique, les vestiges d'une construction arrondie plus ancienne.

L'espace situé devant le portique est communément appelé "Aire", terme qui se réfère à un lieu ou étaient donné, tous les huit ans, un spectacle présentant le meurtre du serpent Python par Apollon.

Il a été montré récemment que cette "Aire" devait se trouver plus loin, sans doute là où se trouvaient encore les aires de battage des Delphiens il y a un siècle, et que l'espace de réunion, devant le portique, devait plutôt être l'ancienne agora de la cité de Delphes.

Cette idée avait été avancée par Roland Martin et reprise par Georges Roux, mais laissée pour compte.

Les colonnettes portant la toiture de ce portique très discret présentent un style ionique qui a pu faire penser que l'édifice datait des guerres médiques (P. Amandry).

Quoiqu'il en soit, les dépouilles qui y étaient exposées renvoyaient à des victoires militaires de différentes époques, puisque Pausanias y a vu des boucliers consacrés lors de la guerre du Péloponnèse.

Une partie importante des toitures des édifices anciens étaient en terre cuite, souvent magnifiquement décorées.

Bien qu'on en ait retrouvé beaucoup de morceaux, la difficulté de les attribuer à tel ou tel bâtiment a entrainé une sous-évaluation de l'importance de ces décors aux couleurs vives qui animaient les édifices antiques.

chapiteau ionique en marbre du portique

La présentation d'armes prises à l'ennemi ou offertes par les vainqueurs est un aspect peu connu des sanctuaires (sauf à Olympie où elles sont nombreuses), que l'on imagine paré uniquement d’œuvres d'art, ce qui vient à idéaliser d'une certaine manière le rapport des Grecs au sacré, rapport où la violence - y compris chez Apollon - avait également sa place.

Trésor des Athéniens et portique des Athéniens. Cliché Chamonard (MuMo)

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